En 2025, le vélo progresse dans les usages mais recule dans les décisions publiques. Retour sur une année difficile pour les politiques cyclables en France.

L’année 2025 s’achève sur un sentiment paradoxal pour le vélo. D’un côté, il n’a jamais été aussi visible dans les villes, utilisé au quotidien par des publics de plus en plus variés. De l’autre, les politiques cyclables donnent l’impression de s’essouffler. Ce décalage entre la réalité des usages et les choix publics crée un malaise durable dans l’écosystème du vélo.
Le problème n’est pas une remise en cause frontale du vélo. Il s’agit plutôt d’un glissement progressif. Les ambitions affichées les années précédentes se sont fragmentées. Le cadre national manque de clarté, les financements deviennent incertains et le vélo disparaît peu à peu des priorités lisibles de l’action publique.
Une politique vélo qui perd en lisibilité
En 2025, la continuité fait défaut. Les annonces existent, mais elles ne s’inscrivent plus dans une trajectoire claire. Le Plan vélo national, déjà fragilisé, ne joue plus pleinement son rôle de boussole. Le vélo se retrouve intégré à des ensembles plus larges où il n’est qu’un sujet parmi d’autres, rarement central.
Cette dilution a des conséquences concrètes. Sur le terrain, les collectivités hésitent à lancer de nouveaux projets sans visibilité à moyen terme. Or, le vélo a besoin de cohérence. Un réseau cyclable ne fonctionne que s’il est continu, entretenu et pensé comme un tout. Les à-coups budgétaires et les reports successifs cassent cette dynamique.
Les associations cyclistes sous tension
Le vélo repose largement sur un tissu associatif dense et compétent. Ce sont ces acteurs qui accompagnent les collectivités, forment, évaluent et défendent la sécurité des cyclistes. En 2025, ce tissu est fragilisé. La baisse ou l’instabilité des soutiens financiers met en difficulté des structures pourtant essentielles.
Des organisations comme la FUB rappellent régulièrement que le monde associatif joue un rôle démocratique et opérationnel clé. Lorsqu’il est affaibli, ce ne sont pas seulement des projets qui s’arrêtent, mais une expertise construite sur plusieurs décennies qui se fragilise.
Le vélo, pourtant indispensable à la mobilité du quotidien
Ce recul politique est d’autant plus incompréhensible que le vélo répond précisément aux enjeux actuels. Il est peu coûteux pour la collectivité, rapide à déployer et immédiatement efficace pour les trajets du quotidien. Dans un contexte de hausse des coûts de transport, de saturation des réseaux et de contraintes écologiques, le vélo constitue l’une des rares solutions immédiatement opérationnelles.
Le développement du vélo électrique renforce encore cette pertinence. Il permet d’allonger les distances, d’élargir les publics et de rendre le vélo accessible à des personnes qui ne l’envisageaient pas auparavant. En ville, des vélos utilitaires et confortables comme le Folio de Brumaire illustrent cette évolution vers un vélo pleinement intégré à la mobilité quotidienne, loin de l’image marginale qui lui collait encore récemment.
Une année décevante mais pas définitive
La fin de l’année 2025 laisse un goût amer pour le vélo. Les usages progressent, mais l’accompagnement public ne suit pas toujours. Le risque est clair. Sans continuité politique, le temps perdu ne se rattrape pas. Une piste non réalisée, un réseau incomplet ou un plan repoussé découragent durablement.
Pourtant, le vélo reste là. Dans les rues, dans les habitudes, dans les attentes. La question n’est plus de savoir s’il est légitime, mais si l’on acceptera enfin de lui donner les moyens de jouer pleinement son rôle dans la mobilité de demain.
FAQ – Le vélo et les politiques cyclables en 2025
Pourquoi dit-on que 2025 a été une mauvaise année pour le vélo ?
Parce que les politiques cyclables ont manqué de stabilité. Les financements ont été fragilisés, le cadre national est devenu moins lisible et plusieurs dynamiques locales ont été ralenties malgré une pratique toujours en hausse.
Le vélo est-il encore soutenu par les pouvoirs publics ?
Le vélo n’a pas disparu des discours, mais il n’est plus traité comme une priorité structurante. Il est souvent intégré à des politiques plus larges où il perd en visibilité et en efficacité opérationnelle.
Quel est le rôle des associations cyclistes aujourd’hui ?
Les associations restent essentielles pour accompagner les collectivités, défendre la sécurité et représenter les usagers. Leur fragilisation financière menace directement la qualité et la continuité des politiques cyclables.
Le vélo électrique change-t-il réellement la donne ?
Oui. Il transforme profondément les usages urbains en rendant le vélo accessible à davantage de personnes et en facilitant les trajets quotidiens. Il renforce le rôle du vélo comme véritable mode de transport.
Que faudrait-il pour améliorer la situation en 2026 ?
De la continuité, des financements clairs et une reconnaissance politique du vélo comme pilier à part entière de la mobilité du quotidien.











