Quels travaux peut-on effectuer quand on est locataire

Une femme aux cheveux longs
Inès
26/6/25
6 minutes

Vous pouvez effectuer des travaux de locataire pour vous sentir plus à l’aise chez vous, mais à une certaine limite. Découvrez les points à connaître.

Deux personnes assises pendant des travaux

Vous êtes locataire et souhaitez personnaliser votre logement ? Repeindre les murs, changer le revêtement de sol ou installer une nouvelle cuisine vous tente ? Ces envies d'amélioration sont naturelles quand vous voulez vous sentir chez soi. Pourtant, la situation de locataire impose certaines limites qu'il vaut mieux connaître avant de vous lancer. Certains travaux nécessitent en effet l'accord du propriétaire. Ce qui va vous éviter les litiges avec votre bailleur. Alors, quels sont les travaux de locataire que vous pouvez faire ? Comment éviter les pénalités comme la remise en état forcée du logement ou la retenue sur le dépôt de garantie ? Nous vous en disons plus. 

Travaux de locataire : Ce que dit la loi

Un marteau de la justice posée sur une table à côté d'un livre

La loi accorde au locataire le droit de jouir paisiblement de son logement. Ce principe fondamental vous autorise à vivre normalement dans les lieux loués. Vous pouvez donc effectuer les aménagements nécessaires à votre confort quotidien.

Cependant, cette jouissance paisible a ses limites. Vous ne pouvez pas modifier la structure du bien ni transformer sa destination. Certains détails sont donc intouchables sans un accord écrit de votre propriétaire. Exemple : 

  • Les murs porteurs
  • Les cloisons principales 
  • Et les équipements fixes. 

Les travaux de locataire doivent respecter le caractère temporaire de votre occupation. Tout ce que vous installez doit pouvoir être retiré facilement à votre départ. Cette règle protège les intérêts du propriétaire et préserve vos droits d'usage.

Quelle est la différence entre l’entretien courant et la transformation du bien ?

L'entretien courant relève de vos obligations de locataire. Vous devez : 

  • Nettoyer
  • Réparer les petites dégradations
  • Remplacer les ampoules 
  • Ou déboucher un évier 

Cela fait partie de votre quotidien. Ces interventions maintiennent le logement en bon état sans le modifier.

La transformation du bien change son aspect ou sa configuration. Il s’agit notamment de : 

  • Abattre une cloison
  • Créer une ouverture 
  • Ou modifier l'installation électrique

Ces travaux nécessitent systématiquement l'autorisation écrite du propriétaire.

Entre ces deux extrêmes, il y a une zone grise. Exemple :

  • Repeindre un mur
  • Poser du parquet flottant 
  • Ou installer des étagères 

Ces travaux se situent dans cette catégorie intermédiaire. L'impact sur le bien et la facilité de remise en état déterminent si l'autorisation est requise.

Le rôle du bail dans les obligations mutuelles

Le bail définit précisément vos droits et vos devoirs en matière de travaux. C’est un document contractuel qui complète la loi. Il peut être plus restrictif. Certains propriétaires interdisent formellement toute modification, même mineure.

Lisez attentivement les clauses relatives aux travaux avant de vous engager. Elles précisent souvent quels aménagements sont autorisés et lesquels sont proscrits. Le non-respect de ces clauses peut justifier une résiliation du bail.

Les obligations mutuelles s'équilibrent dans le contrat. Le propriétaire s'engage à vous fournir un logement décent et à effectuer les grosses réparations. Vous vous engagez à entretenir le bien et à le restituer en bon état.

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Les travaux autorisés sans l'accord du propriétaire

Une femme qui essai un papier peint sur un mur

Certains travaux de locataires peuvent donc se faire sans en parler en amont à votre bailleur. Lesquels. 

L’entretien courant 

L'entretien courant fait partie de vos obligations de locataire. Vous pouvez repeindre les murs avec des couleurs neutres sans demander d'autorisation. Le blanc, le beige ou le gris clair sont généralement acceptés. Évitez les teintes vives qui pourraient déplaire au propriétaire.

Les petites réparations relèvent aussi de votre responsabilité. Exemple : 

  • Changer un joint de robinet défaillant
  • Réparer une serrure qui coince 
  • Ou remplacer une prise électrique cassée sont autorisés. 

Ces interventions maintiennent le logement en bon état de fonctionnement.

Toutefois, faites attention aux limites de ces réparations. Remplacer une simple ampoule est normal. Par contre, vous ne pouvez pas changer un luminaire complet.

La personnalisation légère 

Votre logement doit refléter votre personnalité. Vous avez donc la possibilité de : 

  • Poser des rideaux
  • Accrocher des tableaux 
  • Ou installer des luminaires amovibles. 

Ces aménagements créent une ambiance chaleureuse sans modifier le bien.

Les tringles à rideaux se fixent généralement avec des chevilles dans les murs. Cette installation reste acceptable. Du moins, c’est le cas si elle ne crée que de petits trous facilement rebouchables. Privilégiez les fixations discrètes. Évitez de percer les carrelages ou les matériaux fragiles.

Vous pouvez aussi installer des luminaires remplaçables. De quoi enrichir l'éclairage de votre logement. Les suspensions, appliques ou lampadaires sûrs font parfaitement l’affaire. Dans tous les cas, conservez les équipements d'origine pour les remettre en place à votre départ.

L’installation de meubles fixes sous réserve de remise en état

Les étagères murales peuvent optimiser l'espace de rangement dans votre habitation. Leur installation nécessite toutefois des fixations solides dans les murs. Cette intervention reste autorisée. Par contre, vous devez vous engager à reboucher les trous proprement lors de votre départ.

Choisissez des chevilles adaptées au type de mur : béton, placo ou brique. Un perçage mal réalisé peut endommager les canalisations ou les câbles électriques. La prudence s'impose pour éviter les dégâts coûteux.

Documentez l'état initial du mur avant l'installation. Prenez des photos et des témoignages. De quoi vous protéger en cas de litige sur l'état de remise

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Les travaux qui sont soumis à l'accord écrit du bailleur

Les conditions de travaux en location changent donc selon la nature du projet. Certains chantiers peuvent être entamés sous réserve d’un accord initial du propriétaire. En voici quelques-uns. 

La modification de l'usage ou de la structure

Les travaux de locataire qui transforment la structure du logement exigent l'autorisation écrite du propriétaire. Tel est le cas si vous comptez refaire entièrement une cuisine ou une salle de bain. Idem si vous souhaitez remplacer les équipements ou modifier la plomberie. Cette acceptation est aussi utile pour changer les revêtements

L'usage du logement peut être modifié sans travaux structurels. Transformez une chambre en bureau ou aménager un dressing dans un salon change la destination des pièces. Ces modifications restent généralement acceptables. Du moins, elles ne doivent pas affecter le bien physiquement.

Les travaux techniques 

Les installations techniques nécessitent des compétences professionnelles et des autorisations spécifiques. Demande à un électricien pour modifier le tableau électrique ou déplacer des prises. Idem pour créer de nouveaux circuits électriques. Avant tout, vous avez besoin de l'accord du propriétaire. Ces travaux engagent la sécurité du logement.

La plomberie suit les mêmes règles. Vous ne pouvez pas déplacer un radiateur ou créer une arrivée d'eau sans une information préalable à votre bailleur. Il en est de même si vous comptez modifier l'évacuation des eaux usées. Cela consiste à transformer les installations existantes. Vous allez avoir besoin d’un plombier qualifié pour réaliser ces interventions selon les normes en vigueur.

Le chauffage individuel peut être adapté selon vos besoins. Installez un programmateur ou changez les têtes thermostatiques pour améliorer le confort. Comme pour les autres, ces modifications importantes du système de chauffage demandent l'autorisation écrite du bailleur.

Quels sont les risques en cas de travaux sans autorisation ?

Réaliser des travaux non autorisés vous expose à des sanctions financières. Le propriétaire peut exiger la remise en état immédiate du logement à vos frais. Le dépôt de garantie ne suffit généralement pas à couvrir ces dépenses. Vous devrez alors payer la différence de votre poche. Les montants peuvent atteindre plusieurs milliers d'euros. Tout dépend de l'ampleur des modifications à défaire.

La résiliation du bail constitue la sanction ultime. Le propriétaire peut engager une procédure d'expulsion si les travaux non autorisés causent des dommages importants. 

Que faire en cas de refus du propriétaire ?

Une femme qui dit stop avec les mains

Vous avez envie de faire des changements, mais votre propriété s’y refuse ? Que faire ? 

Les contestations et les recours 

Le propriétaire peut refuser vos demandes de travaux sans justification particulière. Son droit de propriété lui donne cette prérogative. Contester ce refus reste difficile sauf dans des situations spécifiques.

Néanmoins, il est possible de porter l’affaire devant une commission départementale de conciliation en cas de refus abusif. Cette instance gratuite examine les litiges. Elle intervient notamment quand le refus empêche l'adaptation du logement au handicap.

Le juge de proximité peut être un dernier recours en cas d'échec de la conciliation. Cette procédure longue et coûteuse ne garantit pas le succès. Privilégiez toujours la négociation amiable avant d'envisager ces démarches.

Les solutions alternatives sans travaux lourds

Des solutions créatives permettent de personnaliser votre logement sans des travaux importants. Exemple : 

  • Utilisez un mobilier modulable pour transformer l'espace selon vos besoins. 
  • Optez pour les adhésifs décoratifs pour une décoration sans perçage. Tel est le cas des papiers peints repositionnables, des carrelages adhésifs ou des lambris autocollants, etc.
  • L'éclairage mobile crée des ambiances variées. Nous vous conseillons : les guirlandes LED, les projecteurs sur pied ou les lampes d'appoint. 

Quelques cas particuliers 

L'adaptation du logement au handicap bénéficie d'un cadre légal protecteur. Le propriétaire ne peut pas refuser les aménagements nécessaires à l'accessibilité. Vous pouvez donc passer outre son autorisation pour les barres d'appui, les rampes ou les élargissements des portes. 

Ces travaux d'accessibilité peuvent bénéficier d'aides publiques. Faites vos demandes auprès de L'ANAH, des collectivités locales ou des caisses de retraite. De quoi vous permettre de financer partiellement ces aménagements. Le propriétaire n'assume pas forcément tous les coûts.

Le logement insalubre est aussi une exception à la règle. Cela justifie des travaux d'urgence qui se passent d’une autorisation préalable. Tel est le cas pour les problèmes d'humidité, d'isolation ou de chauffage. Pour cause, ils compromettent votre santé

Nos astuces pour négocier et sécuriser ses travaux de locataire

La meilleure solution reste donc de discuter avec votre propriétaire avant de réaliser des travaux de locataire. Pour ce faire, adoptez la bonne approche. 

Parlez chiffre

Un devis professionnel rassure le propriétaire sur la qualité des travaux. Ce document détaille les interventions prévues, les matériaux utilisés et les coûts associés. La transparence facilite l'acceptation de votre demande.

Mettez en avant la plus-value apportée au logement. Une cuisine moderne, une salle de bain rénovée ou un parquet de qualité valorisent le bien. Ces améliorations profitent au propriétaire à long terme.

Proposez de prendre en charge tout ou partie des coûts. Cette participation financière incite le propriétaire à accepter vos travaux de locataire. Négociez éventuellement une réduction de loyer en contrepartie de votre investissement.

Demandez un accord écrit signé 

L'accord verbal ne suffit pas à vous protéger. Demandez systématiquement une autorisation écrite avec une précision des travaux autorisés. Ce document évite les malentendus et sécurise votre investissement.

Le courrier recommandé avec accusé de réception est notamment une preuve solide. Cette formalité administrative protège vos intérêts en cas de litige ultérieur. Conservez précieusement tous les échanges écrits.

Néanmoins, un simple mail peut suffire si le propriétaire répond favorablement par écrit. Imprimez et archivez ces échanges électroniques. Ils font foi devant un tribunal en cas de contestation.

Pensez à l'état des lieux de sortie 

Documentez l'état initial du logement avant tous les travaux. Prenez des photos datées et des témoignages. Si possible, demandez même des constats d'huissier pour établir la situation de départ. Ces preuves vous protègent lors de l'état des lieux de sortie.

Conservez tous les justificatifs de vos travaux : les factures, les garanties et les notices techniques. Ces documents prouvent la qualité des interventions réalisées. Ils démontrent votre bonne foi en cas de contestation.

Réalisez un état des lieux intermédiaire après les travaux. C’est une précaution supplémentaire qui fixe l'état du logement après vos aménagements. Le propriétaire ne pourra pas vous reprocher des dégradations préexistantes.

Conclusion

Un locataire peut personnaliser son logement selon ses goûts et ses besoins. Néanmoins, cette liberté reste encadrée par le respect du bien loué et les droits du propriétaire. La frontière entre personnalisation autorisée et transformation interdite est mince. Donc, faites attention.

Anticipez toujours vos travaux de locataire et dialoguez avec votre propriétaire. Cette communication préventive évite les conflits et sécurise vos investissements. Un propriétaire informé accepte plus facilement les aménagements raisonnables.

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26/6/25