Infiltration des murs : comment s’en protéger efficacement ?

Personne n’est épargné par les problèmes d’infiltrations d'eau. Pour cause, en France, le taux de pluie augmente chaque année. De nos jours, près de 3 millions de logements sont touchés par des problèmes d'humidité. Ces dégâts coûtent en moyenne 2 500 à 5 000 euros. C’est sans compter les désagréments quotidiens d’une infiltration de pluie. L'eau s'infiltre et détériore petit à petit la structure de votre habitation. Elle affaiblit les fondations. Elle favorise aussi l'apparition de moisissures. 

Vous avez 48 heures après l'apparition des premiers signes d'humidité pour réagir. Ce qui va vous éviter 80 % des dégâts sur votre bâti. Un mur fragilisé par l'humidité perd jusqu'à 40 % de son isolation. Une infiltration du mur peut donc aussi causer une hausse de vos factures énergétiques. Que faire ? Là est la question. Nos conseils.  

Comment reconnaître les signes d'infiltration d'eau ?  

Tout commence par l’identification de l’origine de l’infiltration dans le mur ? Chaque signal peut minimiser les dégâts subis par votre maison. En voici quelques-uns. 

Les indices visibles à l'intérieur

Repérer rapidement les signes d'infiltration d'eau : 

• Les taches d'humidité sur un mur : Ces auréoles jaunâtres ou brunâtres apparaissent généralement après un épisode pluvieux intense. Elles s'agrandissent progressivement si le problème persiste.
• La peinture qui cloque : Cette détérioration se manifeste quand l'humidité s'accumule entre le mur et la couche de peinture. Elle s'accompagne souvent d'écaillements. Ce qui rend la surface irrégulière au toucher.
• Les moisissures noires ou verdâtres : Elles colonisent rapidement les zones humides. Ces champignons microscopiques se développent en 24 à 48 heures dans un environnement humide. Ils libèrent des spores allergènes et toxiques. Ils sont particulièrement dangereux pour les personnes asthmatiques ou immunodéprimées.
• Une odeur persistante de renfermé : C’est un mélange de terre mouillée et de moisi. Il peut imprégner les textiles et le mobilier. Une aération des pièces concernées n’y change rien. 

Les détériorations structurelles

Les fissures dans les murs est aussi un signal d’un problème d’étanchéité chez vous. Elles sont fines au début. Cependant, elles s'élargissent avec le temps. Elles peuvent même parfois former des réseaux complexes. Vous avez une fissure qui dépasse 2 mm ? Surveillez-la attentivement, voire demandez l'intervention d'un professionnel.

Vous avez des dépôts blancs poudreux sur les surfaces ? C’est le résultat de la cristallisation des sels minéraux transportés par l'eau à travers les matériaux poreux. Sa présence indique une infiltration active et chronique du mûr. 

Les matériaux comme le bois ou le plâtre se déforment sous l'effet prolongé de l'humidité. Faites attention aux : 

• Plinthes gondolées
• Portes qui coincent 
• Ou aux planchers qui craquent anormalement.

Faites une inspection régulière

Inspectez systématiquement certains points critiques après chaque épisode pluvieux important. Exemple : 

• Les zones de jointure entre différents matériaux
• Le pourtour des fenêtres
• Les angles de murs extérieurs 
• Et les jonctions toiture-mur

Utilisez des outils de détection d'humidité dans les murs. 

• Un humidimètre électronique : Il coûte entre 30 à 50 euros. Cet appareil mesure précisément le taux d'humidité des matériaux. 
• Une caméra thermique portable : Disponible aussi en location. Elle identifie les zones froides qui correspondent aux infiltrations. 
• Du papier aluminium : C’est un test basique en prévention des dégâts liés à l’humidité. Il suffit de le scotcher au mur pendant 24h. Envisagez une réparation si de la condensation apparaît sous la feuille.

Comprendre les causes des infiltrations par temps de pluie

Un simple traitement ne suffit pas. Vous risquez de voir réapparaître l’infiltration au mûr si vous n’en trouvez pas la cause. Explications.  

Les défauts d'étanchéité extérieure

Une infiltration au mûr peut avoir plusieurs sources. 

Les fissures

Les fissures dans la façade est la première porte d'entrée pour l'eau de pluie. Ces brèches sont parfois microscopiques au début. Elles s'élargissent avec les cycles gel-dégel. Une fissure de seulement 0,2 mm peut laisser passer jusqu'à 360 ml d'eau par heure.

Les joints

Prêtez également attention aux joints dégradés entre les éléments de maçonnerie. Ils créent des voies d'infiltration de pluie. Le mortier se désagrège naturellement avec le temps. C’est particulièrement le cas dans les régions exposées aux intempéries fréquentes. Faites une inspection annuelle des joints pour détecter 90 % des problèmes. 

La toiture

Les problèmes de toiture causent 35 % des causes d'infiltrations. 

• Tuiles cassées 
• Ardoises déplacées 
• Ou solins défectueux laissent l'eau s'infiltrer vers les combles puis les murs. 

Idem des gouttières bouchées ou mal dimensionnées. Elles peuvent provoquer des débordements.

Les enduits

Les enduits détériorés perdent leurs propriétés protectrices. Un revêtement de façade poreux absorbe l'humidité comme une éponge. Ce qui crée un réservoir d'eau qui migre lentement vers l'intérieur du bâtiment.

Les problèmes de drainage et d'évacuation

Assurez-vous de ne pas avoir de terrain mal drainé autour de votre maison. L'eau stagnante exerce une pression constante sur les fondations. Elle va inévitablement trouver le chemin vers l'intérieur. C’est pourquoi vous devez avoir une pente de terrain adéquate qui va permettre d’éloigner l’eau.

Les systèmes d'évacuation défectueux aggravent le risque d'infiltration du mûr : 

• Regards bouchés
• Canalisations fissurées 
• Tuyaux sous-dimensionnés ne remplissent plus leur fonction. 

Les solutions d'urgence face à une infiltration dans un mur  

Prenez des mesures pour assurer une meilleure protection à votre maison. Voici quelques solutions qui peuvent convenir. 

Menez les bonnes actions 

Déplacez immédiatement meubles et objets de valeur loin des zones touchées. Cette simple précaution limite considérablement les dommages collatéraux. Protégez sols et meubles immobiles avec des bâches plastiques ou du papier aluminium en attendant de traiter le problème à sa source.

Absorbez l'excès d'eau avec des matériaux spécifiques. Les serpillières microfibre captent jusqu'à 7 fois leur poids en eau. Pour les murs, appliquez des compresses absorbantes : serviettes épaisses maintenues contre la surface humide pendant plusieurs heures, en les remplaçant dès saturation.

Nettoyez minutieusement les surfaces touchées pour prévenir moisissures et bactéries. Un mélange d'eau et de vinaigre blanc (proportion 50/50) élimine efficacement les premiers développements fongiques. Pour une désinfection plus poussée, utilisez un produit antifongique professionnel disponible en grande surface. Portez toujours gants et masque lors du nettoyage de zones moisies.

Adoptez des techniques d'assèchement rapide

Utilisez stratégiquement déshumidificateurs et ventilateurs pour accélérer le séchage. Un déshumidificateur placé au centre de la pièce, portes fermées, extrait jusqu'à 20 litres d'eau par jour dans les cas sévères. Complétez son action avec des ventilateurs orientés vers les zones humides pour favoriser l'évaporation.

Chauffez modérément la pièce touchée pendant le processus d'assèchement. Une température constante de 20-22°C optimise l'efficacité du déshumidificateur sans provoquer migration d'humidité dans d'autres zones. Évitez la surchauffe qui pourrait fissurer davantage les matériaux fragilisés.

Créez un circuit d'air efficace en ouvrant les fenêtres opposées pendant 15 minutes, trois fois par jour. Cette ventilation transversale renouvelle l'air saturé beaucoup plus efficacement qu'une fenêtre isolée. Fermez les portes des pièces non affectées pour concentrer les efforts d'assèchement.

Quand faire appel aux services d'urgence ? 

Contactez immédiatement un professionnel face à certains signes alarmants. 

• Vous voyez des fissures larges de plus 3mm apparaître sur le mur ? 
• Il y a un gonflement important des murs ? 
• Ou, vous entendez des sons de craquement ? 

Cela nécessite une intervention rapide. L'eau qui s'accumule derrière une cloison peut provoquer un effondrement soudain.

Vous pouvez faire intervenir différents professionnels : 

• Un plombier d'urgence
• Un couvreur spécialisé
• Et un expert en assèchement. 

Prévenez aussi votre assurance prévenu dans les 5 jours qui suivent la découverte des dégâts. Ajoutez des photos à l'appui de votre demande d’indemnisation. 

Les services municipaux peuvent également intervenir. C’est le cas lors d'infiltrations massives affectant la structure du bâtiment.

Comment prévenir les infiltrations futures ?  

Adoptez des mesures durables pour éviter de refaire face à une infiltration du mûr. Voici quelques idées. 

Un entretien préventif régulier sur vos installations

Mettez en place un calendrier d'inspection saisonnière.

• Vérifiez l'état des façades et toitures à chaque fin septembre, avant la saison des pluies. 
• Inspectez le système d'évacuation des eaux en avril, après les gelées hivernales. 
• Contrôlez les joints d'étanchéité des ouvertures tous les 6 mois. 

Nettoyez les gouttières pour prévenir les débordements. 

• Débarrassez-les des feuilles et des débris 2 fois par an. Le mois de Novembre est le moment idéal pour ce feuil. Idem en avril, après la chute des feuilles. 
• Installez des protège-gouttières à grille. Ils coûtent environ 10 euros par mètre linéaire. Vous allez ainsi réduire la fréquence des nettoyages nécessaires.

Des aménagements extérieurs protecteurs adaptés

Un aménagement paysager intelligent est aussi une bonne idée. Cela permet de détourner naturellement l'eau de pluie. Exemple : 

• Les noues paysagères : Ce sont des fossés végétalisés peu profonds. Elles captent et infiltrent progressivement l'eau dans le sol. Ce qui maintient les crus à une distance sécuritaire de vos fondations.
• La création d’un jardin de pluie : Il est composé de plantes tolérantes à l'humidité. De quoi absorber l'équivalent de 30 % des précipitations annuelles moyennes.

Pour l’aménagement de votre espace extérieur : 

• Optez pour les plantes couvre-sol à système racinaire peu profond : Elles stabilisent le terrain sans menacer les fondations. 
• Évitez les arbres à moins de 10 mètres de la maison : Vous prévenez ainsi les dommages racinaires.

Utilisez des matériaux drainants autour de la maison. Cela va éviter la stagnation de l'eau. 

• Une bande de graviers de 50 cm de large le long des murs. 
• Un géotextile pour faciliter l'écoulement rapide. 
• Les dalles alvéolées pour les terrasses et les allées

La modernisation des systèmes de protection de votre maison

Les nouvelles technologies d'étanchéité offrent une meilleure sécurité. Exemple : 

• Les membranes auto-adhésives en bitume-polymère SBS : Mettez-les sur les fondations exposées lors de travaux. 
• Les revêtements nanotechnologiques : Ils créent une barrière hydrophobe invisible sur les matériaux poreux. Nous vous les conseillons sur de la brique ou de la pierre naturelle.

Vous pouvez également utiliser des systèmes connectés de détection d'humidité. Ils vous alertent avant l'apparition des dégâts visibles. Tel est le cas des capteurs sans fil placés dans les zones à risque. Ils transmettent des données en temps réel sur votre smartphone. De quoi vous permettre de réagir rapidement en cas d’infiltration de mûr. 

Il y a aussi les solutions écologiques de gestion des eaux pluviales. Elles combinent efficacité et respect environnemental. Citons entre autres : 

• Les citernes enterrées : Elles récupèrent l'eau de pluie pour un usage domestique. Ce qui réduit aussi la saturation du terrain. 
• Les toitures végétalisées : Elles absorbent jusqu'à 70 % des précipitations. Elles régulent aussi les écoulements lors des orages violents. 

 Ce sont des investissements importants. Pour autant, ils se rentabilisent en moyenne au bout de 7 ans. Sans compter qu’ils sont efficaces contre une infiltration des mûrs.